Embauche : Le poids, facteur majeur de discrimination

Inconsciemment ou non, beaucoup d’employeurs filtrent les candidats qui présentent un surpoids.

L’apparence physique est déterminante au moment de l’embauche. Mais quand le jugement confine à l’obsession et devient éliminatoire sans raison valable, l’employeur bascule, parfois à son insu, dans l’acte discriminatoire. En réalisant un sondage auprès d’un panel de 1 000 chômeurs,  l’organisation Internationale du Travail (OIT) et le Défenseur des Droits prétend mesurer l’ampleur du phénomène : 33% des personnes interrogées estiment avoir subi, au moins une fois, une discrimination à l’embauche. Sur cette part, 20% des hommes et 29% des femmes jugent que ce refus s’est fondé sur un critère « physique », fait particulièrement sensible (20%) et durement ressenti parmi ceux qui souffrent d’obésité, surtout s’il s’agit de femmes : selon l’OIT et le Défenseur des Droits, ces dernières déclarent « 8 fois plus être discriminées pour leur apparence ».

Faible jurisprudence

« 33 % des chômeurs concernés disent avoir déjà été confrontés à des questionnements en lien avec leur corpulence », ajoute l’étude.

Rappelons qu’en 2001, la France avait dû transposer dans son code juridique les directives européennes 43 et 18 relatives à l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail, mais aussi dans l’accès au logement, à l’éducation et à la formation professionnelle. Ces principes avaient servi de fil rouge à la loi du 16 novembre 2001 qui fixe vingt critères de discrimination, dont l’origine, le sexe, la situation de famille, l’état de santé et l’apparence physique. Ceux qui ne respecteraient pas ces règles, à l’école ou dans l’entreprise, qu’ils soient professeurs ou employeurs, sont passibles de 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende. Malgré ce cadre juridique, les faits de discrimination toujours difficiles à prouver, ont donné lieu à peu de condamnations. En 2014, un rapport du Défenseur des Droits indiquait que les discriminations n’avaient pas reculé en France.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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